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Séance plénière d’octobre 2015: ne faisons pas de l’agriculture un enjeu politicien

Michaël Quernez, premier vice-président en charge de l’économie et de l’insertion, a rappelé la mobilisation du Département pour l’agriculture et pour le développement économique du Finistère, lors de la Séance plénière d’octobre 2015.

« L’agriMichael Quernezculture est dans l’ADN du Finistère. Notre territoire, ses paysages, sont façonnés par elle. Et c’est un profond respect que nous avons tous pour celles et ceux qui ont choisi le métier d’agriculteur.

Ce monde agricole est en profonde mutation. Il connaît de réelles difficultés. Les éleveurs de l’ouest de la France et de Bretagne sont particulièrement touchés.

Les raisons sont nombreuses : la concurrence mondialisée fragilise la compétitivité de nos exploitations ; les coups de butoirs du libéralisme politique au pouvoir au sein de l’Union Européenne ont cassé, avec l’approbation de la droite française, les mécanismes de régulation du marché ; la faible structuration des filières joue en défaveur des producteurs face aux groupements d’achats des distributeurs.

Aujourd’hui, l’enjeu c’est de permettre aux agriculteurs de vivre mieux de leur travail et de renforcer cette filière agro-alimentaire si importante pour notre économie.

Des combats sont menés à tous les niveaux :

Au sein de l’U.E, le gouvernement mène un dialogue ferme avec nos partenaires pour avancer sur la fin des distorsions de concurrence et des inégalités fiscales et sociales. C’est une question centrale, il faut agir pour une harmonisation des règles européennes !

En France, des efforts sont menés par le Ministre Le Foll :
Autour d’une action immédiate avec une pression pour soutenir les prix payés, des reports de cotisations ou la restructuration des dettes des exploitants…
Autour d’une vaste simplification de la fiscalité agricole, des normes et des procédures administratives.
Autour du renforcement de la compétitivité de notre agriculture. Avec le CICE, en 2015, c’est près de 4 milliards d’euros d’exonérations de charges pour la filière. Un effort financier inédit de 380M€/an est dans le même engagé par l’Etat pour soutenir l’indispensable modernisation des outils de production.

La Région Bretagne est aussi en mouvement, pleinement mobilisée. Elle a construit, avec les moyens européens du FEADER et la profession, les outils du développement agricole : modernisation des exploitations, installation des jeunes, économies d’énergie…des millions d’euros viennent en soutien des projets d’investissements.

Au département enfin. Ni immobilisme, ni indifférence, au contraire ! Si notre collectivité n’est pas directement compétente en matière de soutien aux entreprises, cela ne nous a jamais empêché d’être présents aux côtés du monde économique et des filières agricoles !

D’ailleurs, je souhaiterais connaitre l’opinion du chef de l’opposition de droite sur l’attitude de son collègue, Monsieur Goulard, au Conseil départemental du Morbihan. Celui-ci a eu une interprétation très restrictive de la loi NOTRe : il vient de supprimer l’ensemble des dispositifs d’aide aux entreprises du Département. Ce n’est pas, et ça ne sera pas, notre attitude, ici en Finistère !

Quelques chiffres de rappel.

En 2014, nous avons déployés 3.2 M€ d’aides aux agriculteurs, aux organismes professionnels, aux CUMA, en filières de l’enseignement agricole…

Quand nous injectons près de 1,9 M€ dans Labocéa, premier laboratoire d’analyse sanitaire public de France, c’est aussi du soutien à l’économie !

Quand nous sommes présents au sein des Groupements de Défenses Sanitaires, c’est aussi du soutien à l’économie !

Quand nous accompagnons financièrement les centres de recherche, les technopoles, Vegenov, Adria… tous ces lieux dédiés à la recherche appliquée et qui participent à l’excellence alimentaire des produits bretons, c’est encore et toujours du soutien à l’économie !

Quand nous travaillons depuis des années avec les agriculteurs et les communes autour de l’enjeu majeur de la qualité de l’eau, c’est aussi permettre l’émergence de cette agro-écologie, à la fois créatrice de richesse et respectueuse de l’environnement.

J’en suis persuadé, la qualité de notre environnement va de pair avec la qualité de nos productions. C’est sur cette image de marque, sur la reconnaissance de l’excellence du travail de toute la filière que repose l’avenir de l’agriculture en Bretagne et en France.

Ne faisons pas de l’agriculture un enjeu politicien, ce n’est pas à la hauteur du moment. Il faut au contraire jouer collectif, la Bretagne sait le faire, le Finistère aussi, nous en avons eu la preuve avec l’abandon de l’écotaxe que nous avons demandé et obtenu !

Le temps est à l’action, loin des discours déclinistes, loin des postures électoralistes. Un travail collectif est nécessaire. Tous les élu-es doivent se mobiliser et agir, ici en Finistère! »

Seul le prononcé fait foi.