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Transitions environnementales et sociales - Expression d’Armelle Huruguen, présidente du Groupe

La Présidente du Conseil Départemental a souhaité faire de l’année de l’environnement. Bien au-delà des actions menées dans le Finistère, c’est bien notre planète qui est confrontée à des défis par le changement climatique et la disparition du vivant.

Nous allons devoir faire face à des transitions écologiques majeures. Nous n’avons plus le temps de tergiverser. Il faut amplifier les actions pour transformer en profondeur.

Les textes de lois en matière de climat et d’énergie et de mobilités, pour être cohérents, doivent d’évidence comporter de puissants leviers d’actions pour changer la matrice des politiques publiques. Comment peut-on se réclamer d’une transition énergétique, tout en maintenant 11 milliards de niches fiscales en faveur des énergies fossiles ? Le Gouvernement doit montrer le chemin des transitions. Ce Pays, comme la Planète ne peut plus attendre.

Le respect de notre environnement, lorsqu’on est en responsabilité, exige une vision globale et cohérente qu’on applique dans chaque domaine.

Tous les volets des transitions écologiques, économiques et sociales sont interdépendants. La question principale va être celle de l’adaptation. Pour cela, nous devons établir en quoi nous sommes vulnérables et quelles sont nos priorités d’action. En ce qui nous concerne, elles seront précisées lors du Débat d’Orientations Budgétaires comme vient de nous l’annoncer la Présidente.

Ici encore, nous ne serons pas tous égaux face à ces adaptations, à nous de faire de ces transformations un projet économique et social qui concernera toute la population. Nous nous devons de n’oublier personne.

Par ailleurs, de nombreux indicateurs nous alertent sur la nécessaire évolution de la vie démocratique. En France, le signal le plus visible a été en fin d’année dernière le long et profond mouvement des Gilets Jaunes, concernant lequel on est loin d’avoir saisi tous les enjeux tant ce mouvement aura été diffus et touché des personnes aux conditions de vie et aux aspirations différentes.

En mars dernier, la Présidente avait d’ailleurs souhaité nous voir nous prononcer sur une contribution, présentée qui est l’expression ambitieuse de notre majorité sur les quatre thèmes du Grand débat : organisation de l’État et des services publics, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et  citoyenneté, transition écologique.

Les résultats des dernières élections ont confirmé la volonté des Européens de voir plus et mieux prises en compte les questions environnementales. Il faut imbriquer tous les niveaux de décision, à l’échelle européenne, nationale et locale pour parvenir à faire bouger les choses.

La semaine dernière, le Premier Ministre a annoncé devant le Sénat un nouvel acte de décentralisation annoncé pour mi-, avec pour objectif de « définir avec chaque territoire une réponse adaptée, sur-mesure » et d’introduire le principe de différenciation, qui permet d’adapter à l’échelon local un règlement national. Nous serons attentifs dans les mois à venir au contenu de cette réforme.

Mais nous notons dès maintenant que le Premier Ministre a tenu à mettre l’accent sur la notion de « responsabilité politique » des collectivités territoriales. Cette notion nous semble en effet primordiale : nous sommes élus au suffrage universel direct par les Finistériennes et les Finistériens, et nous revendiquons cette responsabilité politique.

Mais comment le gouvernement peut-il souligner cette responsabilité politique quand dans le même temps l’Etat nous impose sa tutelle à travers le pacte financier, qui contraint de manière incohérente notre budget ? Comment appliquer les principes de proximité, de différenciation, de responsabilité politique quand ce pacte financier nous empêche de mettre en œuvre de nouvelles politiques, quand bien même nous disposerions des recettes financières pour les mettre en œuvre.

Ainsi, quel sens accorder aux propos d’Edouard Philippe tenus devant le Sénat : « Qui décide paye, qui paye commande, qui commande assume » ? Lorsque précisément, le pacte financier imposé par son gouvernement, qui n’a de pacte que le nom, nous empêche de les mettre en application. Au contraire, nous attendons de l’État qu’il soit facilitateur et qu’il accompagne les projets portés par les élus de proximité qui sont les meilleurs connaisseurs des besoins de la population. En effet, une partie des réponses se trouve dans la  capacité des territoires à créer, à innover, notamment sur les questions de de services aux publics, de mobilité, de logement, d’accès au numérique…

Edgar MORIN, qui va avoir 98 ans dans quelques jours, dit, « à force de sacrifier l’essentiel à l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Tous ces bouleversements doivent nous amener à nous interroger, à questionner et à penser notre société et notre territoire. Nous devons agir en revendiquant pleinement les valeurs sociales et humanistes qui nous portent. Saisissons le temps de l’adaptation et des transitions comme une chance pour réunifier notre société.