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Renforcer l’accessibilité du Finistère

Ce 5 janvier, Nathalie Sarrabezolles a rencontré la ministre des transports Elisabeth Borne en déplacement dans le Finistère.

L’occasion pour la Présidente du conseil départemental de revenir sur les points évoqués dans un courrier adressé à la Ministre fin décembre 2017 et notamment sur « les questions de mobilité qui intéressent toutes les collectivités, car la mobilité est l’une des conditions du développement, humain, social et économique. Les déplacements sont examinés aujourd’hui par l’ensemble des acteurs à l’aune de leur contribution à la production de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique. Le Finistère ne fait pas exception. Il a tout de même quelques particularités qui l’ont conduit à retenir dans son projet départemental pour la mandature 2016 – un enjeu majeur : « Renforçons l’accessibilité du Finistère et l’accessibilité en Finistère ».

Nathalie Sarrabezolles est revenue sur une des priorités portées par la majorité : « Renforcer l’accessibilité du Finistère qui est en effet pour la Bretagne un enjeu d’équilibre du territoire, et pour les Finistériennes et Finistériens un enjeu particulièrement fort de développement.

(…) Le développement de la Bretagne, en grande partie porté par l’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche, a bénéficié d’infrastructures routières de qualité développées au siècle dernier, au premier rang desquelles les voies express réalisées dans le cadre du Plan routier breton officialisé le 2 février 1969 à Quimper par le Président Charles de Gaulle. Ce plan n’est pas entièrement abouti.

Nous vous demandons de veiller à ce que l’achèvement de la mise à 2×2 voies de la RN 164 s’inscrive bien dans un calendrier rapproché.

Du fait de sa position géographique périphérique, la Bretagne a besoin d’infrastructures performantes la rendant accessible dans des conditions raisonnables au regard des standards actuels. Le prolongement de la Ligne à Grande Vitesse jusqu’à Rennes permettant, depuis l’été dernier, une relation avec Paris en moins d’une heure et demie, était une nécessité. L’augmentation de fréquentation constatée en est une preuve éclatante. Cette nouvelle infrastructure bénéficie certes à toute la Bretagne, mais elle porte pour autant en elle un risque de différentiel de développement entre l’est et l’ouest de la région. En effet, malgré les travaux réalisés ces dernières années, au financement desquels notre Département a participé, le temps d’accès à Brest et à Quimper reste trop long, et aujourd’hui, Rennes est plus proche en temps de Paris que de la pointe occidentale de la Bretagne.

Conscientes de ce risque de décrochage, et des conséquences que cela aurait sur le développement de la Bretagne et sur son équilibre, les collectivités régionales dans leur ensemble se sont engagées dans un programme nommé « Bretagne à Grande Vitesse ». Ce programme portait une approche globale, combinant gain de vitesse sur les lignes Rennes – Brest et Rennes – Quimper pour atteindre l’objectif des trois heures de Paris, et améliorant également les liaisons internes à la région. Dans ce cadre, la réhabilitation complète et l’augmentation du niveau de service de la ligne Brest – Quimper a pour objet, en synergie avec l’amélioration des liaisons vers Rennes, de conforter le développement de Brest et de Quimper pour soutenir la construction d’un pôle métropolitain d’équilibre, fort, à l’ouest de la Bretagne. (…)

Le projet de voie nouvelle entre Rennes et Nantes, et de desserte de l’aéroport envisagé à Notre Dame des Landes, aurait également un impact favorable sur la liaison avec Quimper. L’amélioration des lignes Rennes – Brest et Rennes – Quimper a ainsi été intégrée au projet Ligne Nouvelle Ouest Bretagne Pays de la Loire (LNOBPL). Il est important de noter que l’objectif des trois heures de Paris, ne constitue pas en lui-même un projet d’infrastructure nouvelle, mais une mise au niveau d’exigence actuel des lignes actuelles, participant ainsi à l’amélioration des déplacements domicile-travail en train, comme vous l’appeliez de vos vœux lors de la clôture des assises de la mobilité. (…)

Nous attirons solennellement votre attention sur l’enjeu majeur d’aménagement du territoire que représente l’amélioration des lignes de train desservant Brest et Quimper et vous demandons de veiller à ce que l’objectif des trois heures de Paris soit inscrit dans le projet de loi de programmation et de financement des infrastructures.

Renforcer l’accessibilité en Finistère est une nécessité pour le développement économique et l’emploi, pour notre qualité de vie et l’environnement.

L’activité économique de notre département n’est pas concentrée autour d’un seul pôle, mais répartie sur l’ensemble de notre territoire. Que ce soit dans les domaines de la recherche, de l’agroalimentaire, de l’industrie, de la culture, de l’enseignement…, des entreprises performantes font le choix de s’implanter, ou de rester, dans leur bassin de vie, le Finistère. Elles peuvent le faire car elles trouvent à proximité les services nécessaires, et ont bénéficié d’un réseau routier et de transport de qualité.

Les attentes sont fortes et les exigences nouvelles. Nous partageons les constats que vous formulez d’un trop grand nombre de citoyennes et de citoyens à l’écart de toute offre de transport et d’un impact insuffisamment maîtrisé sur l’environnement. Le Conseil départemental a beaucoup travaillé au développement du transport collectif interurbain, notamment en initiant le tarif unique à 2 euros instauré en Finistère en 2004. Dans le même temps, nous avions conscience de la nécessité de chercher des solutions complémentaires pour des territoires à l’habitat diffus. Nous avons donc lancé notre premier service de covoiturage la même année.

Acteurs de l’insertion, nous avons souhaité donner une nouvelle dimension en ce domaine au service de covoiturage, avec l’objectif d’une animation du site par des partenaires associatifs, notamment dans le cadre de plateformes de mobilité, pour que les personnes en insertion puissent s’approprier cet outil.

Vous avez l’ambition d’accompagner « une troisième révolution déjà en cours » des transports. Les éléments de synthèse des ateliers des Assises nationales de la mobilité et du groupe de travail consacré au covoiturage courte distance comportent des propositions plus qu’intéressantes, telle la preuve de covoiturage qui permettra d’appliquer des dispositions incitatives. Notre plateforme de covoiturage OuestGo sera mise en service au printemps prochain à l’échelle de deux régions. (…)

Notre cadre de vie est remarquable et constitue l’un de nos principaux facteurs d’attractivité, pour les touristes mais aussi pour des choix de parcours résidentiel. Les mobilités actives contribuent largement à la qualité de vie de notre département dans lequel les aménagements cyclables, véloroutes et voies vertes, ainsi que les itinéraires de randonnée, sont très développés et fréquentés.

La synthèse de l’atelier territorial organisé dans notre département, à Concarneau le 9 novembre, est tout à fait significative : elle montre que l’attente première des participantes et des participants est la sécurité des déplacements piétons et à vélo.(…)

Madame la Ministre, le Finistère est ambitieux dans le domaine de la mobilité. Nous souhaitons tout à la fois rester ouvert au monde grâce à des infrastructures de transport routières, ferroviaires et aéroportuaires performantes, tout en préservant notre cadre de vie, notre santé et notre environnement en adoptant des modes de déplacements plus solidaires et moins producteurs de gaz à effet de serre.

Lors de la clôture des Assises de la mobilité, vous avez établi plusieurs constats, parfois malheureux, que je ne peux que partager. Comme vous, je crois au ferroviaire et à son rôle irremplaçable pour acheminer toujours plus de voyageuses, de voyageurs et de marchandise ; comme vous, je ne conçois pas qu’il existe des populations oubliées de la mobilité ; comme vous, je regrette que certains travaux d’infrastructures du quotidien soient repoussés de contrat de plan en contrat de plan.

Je souhaite engager pleinement le Département du Finistère dans la réflexion qui permettra de répondre à ces préoccupations. (…)

En conclusion, Nathalie Sarrabezolles sollicite la ministre afin que « la future loi d’orientation des mobilités, et notamment sa déclinaison par la loi de programmation et de financement des infrastructures, prenne en compte les spécificités territoriales et porte des mécanismes de solidarité qui garantissent l’équilibre des territoires, notamment pour les territoires périphériques, par l’amélioration des principales infrastructures de transport routières, ferroviaires et aéroportuaires. »