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Séance plénière de janvier 2015 : le discours de Chantal Simon-Guillou

Chantal Simon-Guillou, première vice-présidente du Conseil général, a rendu hommage à Pierre Maille à l’occasion de cette dernière séance plénière sous sa présidence. Retrouvez l’intégralité de son discours.

« Monsieur le Président,

Vous venez d’évoquer le caractère particulier que revêt pour vous, pour nous, la réunion de notre assemblée ces deux jours à venir.

Emotion partagée par l’hémicycle bien rempli ce matin de personnel, d’amis venus saluer à coup sûr votre action, durant dix-sept ans au commande de notre département.

Nous allons, ensemble et tous, quitter cette assemblée. Certains espèrent y revenir et bon nombre y reviendront, j’en suis sure.

D’autres ont décidé de quitter, de ne pas se présenter… c’est mon cas.

Arrivée en 2004, j’ai appris à partager avec vous, avec l’exécutif et l’ensemble de l’assemblée ; j’ai appris à porter avec conviction, avec parfois trop de conviction… les responsabilités confiées.

L’émotion que je ressens ce matin, je sais qu’elle est ressentie par beaucoup d’entre nous, élus, collaborateurs, services qui ont travaillé, œuvré, avec vous.

Bon ou mauvais réflexe, déformation professionnelle aussi sans doute, je me suis intéressée à vos propos lors de votre élection en 1998 et me suis procurée, par les services de l’assemblée, votre discours d’installation du 27 mars 1998.

Six pages « dactylographiées » ! Une vraie feuille de route, qui n’a pas vieilli… et qui rassure. D’emblée vous affirmez , je cite : « Organiser les solidarités, contribuer à l’aménagement du territoire départemental, préserver notre environnement et reconquérir la qualité de l’eau, faire tout ce que nous pouvons, aux côtés de ceux dont c’est le rôle, pour préserver et développer l’emploi, voilà nos missions principales ».

Vous ajoutez : « Nous devrons encourager l’intercommunalité lorsqu’elle est porteuse de projets et de cohérence territoriale ».

Et je m’arrête là… Non, je ne résiste pas à vous livrer quelques extraits supplémentaires :  » Je salue également l’opposition. Je l’assure de mon respect (…) Le fonctionnement de notre Assemblée contribue à façonner, par média ou partenaires interposés, à la fois une image du Finistère et une image des élus (…)  Je ne conçois pas la vie politique comme un match de boxe ou une pièce de théâtre où les acteurs se portent des coups sur le devant de la scène et trinquent ensemble en coulisse » L’histoire rapporte qu’à ce moment vous fermiez le bar de cette maison !

Puis quelques mots à la presse :  » Je tiens à la saluer et à la remercier de se faire écho de nos débats et de nos décisions. Je souhaite entretenir avec elle des relations franches et courtoises. J’aimerais que nous contribuions ensemble à montrer la vie politique avec son meilleur aspect ».

Quelle continuité, qu’elle constance et qu’elle cohérence. Que peut-on demander de plus à l’action publique ? Et aujourd’hui, les engagements ont été tenus.

Mes chers collègues, tout y est.

- le souci de travailler avec les intercommunalités, entendez bien sûr contrats avec territoires, les contrats que nous allons voter en soutien aux projets de nos concitoyens.

- l’importance des villes et bien sûr de Brest qui apportent au Finistère des services qu’elles concentrent et souvent qu’elles financent au bénéfice de larges bassins de vie : regardez Brest reconnue pour ses fonctions métropolitaines.

- le soutien à la langue bretonne, levier de notre développement, écoutez ce matin nos engagements à poursuivre les actions pour l’apprentissage du breton et le souhait de pérenniser nos engagements par l’écriture d’un plan de développement gage de la continuité de la cohérence de nos politiques en ce domaine.

Tout y est et c’est vraiment l’actualité de cette dernière séance. M. le Président vous avez fait du Finistère, et bien avant la réforme qui s’annonce, une collectivité qui prend en charge cohésion sociale et cohésion territoriale. Merci à vous.

J’aurais sans doute dû l’exprimer plus tôt, au début de mon propos. La parité chez nous c’est devenu presque naturel. Et pourtant en 2008, il n’y avait que 4 femmes à vos côtés. Aujourd’hui nous sommes nombreuses, nous sommes 19. Nous faisons nombre certes mais surtout vous nous faîtes confiance. Vous avez même été jusqu’à constituer un exécutif où les femmes sont majoritaires !

Oui, vous savez faire confiance… Oui, vous faîtes confiance et savez déléguer. J’ai pu, au fil de ces années, le vivre au quotidien.

Oui, et la confiance c’est important. Important, pour les élus que nous sommes, pour les projets que nous voulons porter mais aussi pour le travail que nous engageons, et ce fût mon cas, avec tous nos collaborateurs au sein de cette maison, avec les élus dans les commissions ou avec les partenaires que nous rencontrons au nom de cette institution. Ces propos sont partagés par mes collègues, j’en suis certaine.

Onze années, c’est long mais c’est aussi très vite passé mais c’est un bon temps, c’est du bon temps pour appréhender une grande collectivité pour mieux connaître les hommes et les femmes qui la compose.

Cela permet aussi l’observation (muette) l’échange et l’étonnement.

Vous m’avez étonné, M. le Président.

- Vous faîtes du Brest-Quimper presque tous les jours (Du’mont a dont bemdeiz) A/R.

- Vous promouvez le covoiturage et vous covoiturez quasi tous les jours avec vos collègues brestois.
Coincé à l’arrière de la voiture, séparé de votre collègue par une montagne de parapheurs et vous covoiturez silencieusement (mais chaudement 23°) tout en faisant du « co-working » mobile.

- Vous êtes « un homme simple, qui ne demande rien, qui n’a besoin de rien » je cite une de vos proches collaboratrices, je le confirme, c’est vrai. Dans votre bureau rien a bougé, votre téléphone portable est un modèle qui ne se trouve plus dans le commerce… et votre écran plat je crois à vue d’œil ne dépasse pas 14 pouces… Rien a bougé et vous avez toujours votre élégant « stylo-plume » qui est votre plus fidèle outil. Et il vous appartient, j’en suis sûre. Il vous est indispensable, il rythme vos rendez-vous, car lorsque vous le rangez délicatement dans son étui en cuir, il donne la fin de l’entretien.

- Vous êtes comme tout le monde et vous aimez, déjeuner au RIA. Je décode pour nos amis ne connaissant par Quimper. Le RIA ce n’est pas un 3 étoiles au bord de l’Odet. C’est le restaurant inter-administratif. Vous y déjeunez rapidement d’un plat et d’un verre d’eau, vous évitez les pommes de terre et profitez pour échanger avec  les personnels du Conseil général des difficultés de leur vie personnelle. Beaucoup me l’ont évoqué. L’attention que vous leur portez, vos salutations à tous, les touchent.

Normal direz-vous, non exemplaire !

Le fonctionnement de notre assemblée est à votre image, sobre et par ces temps difficiles où les hommes politiques sont tant décriés, c’est plutôt confortable.

Mon voisin d’assemblée qui vous connait bien, me disait hier en parlant de vous  » je le connais depuis plus de 30 ans, il n’a pas du tout changé ». C’est un grand témoin et je le crois.

Par contre, ce dont je suis sûre c’est que vous avez réussi votre intégration… Vous êtes connu, reconnu dans tout le département. Et vous connaissez vos territoires, vous connaissez leurs richesses y compris les lichouseries.

Si ce discours n’avait pas été celui de votre dernière séance je l’aurais intitulé de « Brest à Kergloff ».

Bennoz doue, aotrou Président, aberz tud Penn ar Bed.

Mersi bras aotrou Maille. »

Seul le prononcé fait foi.