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Séance plénière du 17 décembre 2015 : la création culturelle, c’est résister

Lors de cette séance, Anne Maréchal, conseillère départementale déléguée à la culture, a rappelé notre attachement à la création culturelle qui jouent un rôle majeur dans l’intégration sociale et la lutte contre les inégalités. Elle a présenté les grandes orientations du Département dans le soutien aux politiques culturelles pour 2016.

 

« Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les élu-es,
Chers collègues,

A l’occasion de cette séance plénière nous avons plusieurs fois rappelé le contexte actuel. La société française est marquée. Marquée par les événements des mois de janvier et novembre dernier qui ont profondément touché les citoyens. Marquée aussi par les dernières élections qui ont vu encore une fois la montée d’un vote extrême.

La question qui se pose à nous élu-es de la République est claire : que faire pour redonner du sens au collectif, une confiance dans notre pays et répondre à la perte de repères, au sentiment d’abandon ressenti par certains de nos concitoyens ?

Notre présidente m’a fait l’honneur de me confier la délégation culture. Une responsabilité d’autant plus forte dans ces moments. Les attaques perpétrées dans notre pays cette année ont eu pour cible, entre autre, l’expression artistique et culturelle : Charlie Hebdo, Le Bataclan.

A travers le monde, les attaques contre le patrimoine culturel, l’art sont devenues de plus en plus fortes et régulières. L’expression culturelle artistique est la première expression bâillonnée par les régimes totalitaires. La création c’est résister.

La culture est ce qui nous construit. La préserver, la transmettre, la rendre toujours vivante est une nécessité, une obligation pour nous élu-es.

Je suis en effet convaincue que les politiques culturelles dans leur ensemble ont un rôle majeur à jouer dans l’intégration sociale et la lutte contre les inégalités. Qu’aux côtés de l’éducation, du sport, de l’engagement associatif, du maintien des services publics de proximité, elles participent à maintenir les liens entre les gens et ainsi à la cohésion sociale, mais aussi à la cohésion territoire.

Comme l’éducation, la culture est un outil d’émancipation des citoyens – en provoquant questionnement émotion en nous nourrissant. La culture est une arme contre l’obscurantisme, le repli sur soi. J’en suis persuadée. En effet comment mieux se comprendre qu’en partageant des émotions ensemble.

Nous constatons pourtant bien souvent que les politiques culturelles sont les variables d’ajustement des budgets. Ce n’est pas notre choix. Certes nous tiendrons compte des réalités budgétaires mais nous assumons et revendiquons cette politique culturelle globale, réfléchie, et comme je vous le disais nécessaire.

Cela se traduit dans de nombreuses actions élaborées avec les élus, les professionnels,  les artistes, les associations.

Il en est ainsi de la politique en faveur de la lecture publique déployée au travers du Plan de Développement de la Lecture Publique voté en 2004 par l’assemblée départementale du Finistère. Plus de 10 ans après, ce plan en est à son aboutissement. L’inauguration de la dernière des antennes finistériennes de la Bibliothèque du Finistère à Plonévez-du-Faou en est un peu le symbole. Voici maintenant le territoire finistérien maillé par un réseau de 250 bibliothèques municipales. Un long chantier pour que chaque Finistérien ait un accès aux livres, à la lecture.

Nous sommes aussi mobilisés pour la promotion des pratiques artistiques : musique, danse, théâtre, arts du cirque. Cela passe par le Schéma départemental des enseignements artistiques élaboré avec l’établissement public « Musiques et Danses en Finistère » qui permet à 15 000 jeunes Finistériens de suivre les enseignements des écoles de musiques associatives, communales ou intercommunales. Avec une attention particulière aujourd’hui sur l’enseignement de la danse.

Ce schéma est complété par notre soutien aux communes dans leurs projets d’équipements culturels de proximité. Ce soutien est apporté à travers les contrats de territoire qui favorisent la construction d’un réseau d’équipements de manière rationnelle, adaptée aux besoins de chaque territoire.

Dans un contexte difficile pour le tissu associatif, nous poursuivons notre accompagnement au montage de projets, à l’approfondissement de la formation des bénévoles… ce sont autant d’action menées qui structurent la présence » de la culture sur notre département.

Je n’évoque pas en détail le réseau des établissements présents dans le passeport culturel ou la programme des EPPC. Mais ce sont deux entités qui lient mise en valeur du patrimoine et découverte d’artistes contemporains pour proposer aux visiteurs de nouvelles entrées dans nos monuments et ainsi les rentre toujours attractifs.

Cela se traduit aussi par la poursuite de mise en accessibilité de ces lieux emblématiques du patrimoine finistérien.

Si la Bretagne continue de résister en partie aux sirènes du vote extrême, et reste un territoire solidaire c’est sans doute en partie grâce à la force de sa culture, à la vitalité de ses associations, à l’engagement des acteurs culturels et aux nombreux bénévoles qui font vivre la culture dans les plus petites communes comme dans les plus grandes.

Création culturelle qui ne peut exister sans le soutien des pouvoirs publics.

Dans ce contexte, la culture sera et doit aussi rester au cœur de nos échanges à venir dans le cadre de la construction du projet départemental.

Soutenir création pratique médiation est un choix, oui la majorité départementale a fait ce choix. »

Je vous remercie de votre attention. »

 

Seul le prononcé fait foi.