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Un Finistère solidaire et inclusif - Intervention de Marc Labbey - Séance plénière des 31/01 et 1/02

Madame la Présidente, mes chere.s collègues,

S’il était encore utile de le rappeler, la collectivité départementale est celle des solidarités. Notre action s’adresse en priorité aux finistériens et finistériennes les plus en difficulté et vise à réduire les inégalités, à lutter contre les exclusions. Elle s’inscrit dans un contexte national d’accroissement régulier des inégalités tandis que pointent de grands défis qui méritent toute l’attention de nos pouvoirs publics parmi lesquels, pour ne citer que lui, le vieillissement de la population.

Au moment où notre modèle social est interrogé voire mis en cause par le gouvernement, dans sa volonté de grandes réformes au travers de nombreux plans (« ma santé  », plan pauvreté, concertation grand âge et autonomie…), cette solidarité nous la mettons ici en œuvre quotidiennement.

Nous l’organisons autour de principes connus puisqu’énoncés dans le cadre du projet départemental qui tente de répondre à la fois aux besoins et aux nouvelles attentes des habitants, au souhait de simplifier le parcours des usagers, aux équations budgétaires qui s’imposent à nous depuis quelques années désormais.

Nous la déployons en proximité grâce au travail des 900 agents présents dans les 3 territoires d’action sociale, sur la base de 90 000 entretiens annuels débouchant tant sur le versement d’une aide ponctuelle ou d’urgence que sur une orientation vers un accompagnement social selon les besoins établis.

Nous y consacrons enfin chaque année dans ce département des moyens importants, et puisque la séquence budgétaire en est l’occasion, rappelons qu’ils représentent en incluant les ressources humaines précitées près de 70% du budget départemental.

Au-delà des chiffres, au-delà de la somme des 11 rapports qui seront soumis ce jour à votre vote dans le chapitre « un Finistère solidaire et inclusif », chacun des plans d’action déclinés reposent sur l’observation et une connaissance fine du territoire, sur l’expertise de nos professionnels et de nos partenaires développées dans la relation directe qu’ils entretiennent avec les finistériens, mais également et, de plus en plus, sur l’expertise des usagers eux-mêmes. Nous savons d’ailleurs nous retrouver sur les principaux constats et enjeux lorsqu’il s’agit de piloter et voter les différents schémas départementaux qu’ils concernent l’enfance en danger, les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées…

Des constats pour certains alarmants, je pense particulièrement aux secteurs du soin et de l’aide à domicile, au manque de moyens et à l’indispensable amélioration de la coordination entre les acteurs du soin, du secteur médico-social et celui du social.

Des constats devant lesquels les départements sont parfois démunis, face au manque de places en établissements spécialisés, face au délai d’attente pour une prise en charge médical avec un fort enjeu en pédopsychiatrie quand nous parlons de mener à bien notre mission d’accompagnement des 2 000 enfants confiés.

Des constats qui nécessitent des moyens de l’Etat que nous nous attachons à relayer au travers les différentes instances de dialogue en place, en prenant toute notre part pour améliorer le service rendu aux personnes et proposer des prises en charge complètes et efficaces.

Car notre mission est bien de s’assurer que chaque finistérien bénéficie de réponses institutionnelles adaptées à ses besoins, et dans cette exigence, de formuler les questions pour rénover, dans un processus continu, le modèle d’intervention sociale finistérien, nous avons engagé plusieurs démarches qui guident aujourd’hui la politique départementale :

  • Je commencerai par citer la démarche de territorialisation entamée autour de la réorganisation, il y a un an, de l’action sociale de proximité dont l’objectif porte justement sur un pilotage plus local des politiques de solidarité.
  • Je citerai également l’importance accordée et la place laissée dans la politique départementale à l’accompagnement des solutions locales et à la construction de partenariats originaux (volet cohésion sociale des CT).
  • Je citerai la volonté du département d’associer toujours plus et mieux les usagers dans le projet d’accompagnement et plus largement dans la conception des politiques publiques
  • Je citerai enfin la volonté du département de développer ses politiques de prévention et les démarches « d’aller vers » qui renvoie à un changement de posture dans les pratiques professionnelles.

L’année devrait être, en ce sens, riche en réflexion avec plusieurs chantiers départementaux en cours ou qui s’ouvrent et pour lesquels je laisserai à mes collègues le soin de vous exposer plus en détail les enjeux et grands principes :

  • L’élaboration d’un nouveau schéma dans le champ du handicap (Solange Creignou)
  • La réflexion autour de la santé des mineurs confiés, de la prise en charge des mineurs aux problématiques complexes ou encore les actions autour de la parentalité, et de la planification (Marc Labbey)
  • L’accueil des Finistérien.ne.s au sein des CDAS (Isabelle Assih)
  • L’évolution du règlement départemental d’aide sociale (Jean-Paul Vermot)

Avant de laisser la parole à Michael Quernez, je souhaiterai toutefois m’arrêter sur deux initiatives qui traduisent pleinement l’engagement du Finistère dans les politiques de solidarités et de lutte contre les inégalités :

  • La conférence départementale des solidarités qui s’est tenue en décembre dernier, opération qui sera reconduite cette année. Cet évènement a permis de rassembler largement acteurs et partenaires de l’action sociale autour d’un temps spécifique, participatif, pour partager les enjeux finistériens en matière de solidarité mais également mieux se connaitre et s’informer sur les initiatives/solutions construites sur le territoire, sur les manières d’agir et d’intervenir différemment auprès des publics concernés.
  • La mission d’études sur la stratégie départementale de prévention et de lutte contre la pauvreté officiellement lancée 18 janvier dernier se propose pour les 6 prochains mois, un balayage ciblé de nos politiques sous l’angle de la grande pauvreté/précarité en vue de formuler des propositions d’évolution de nos interventions en examinant les principaux facteurs d’exclusion que sont le logement, la mobilité, la santé, l’emploi…