Accueil / Actualités / Séance plénière du 16 décembre 2015 : le discours d’Armelle Huruguen

Séance plénière du 16 décembre 2015 : le discours d’Armelle Huruguen

Retrouvez ci-dessous le discours de Armelle Huruguen, présidente du groupe « Finistère et Solidaires » lors de cette séance consacrée à la loi NOTRe et au Schéma départemental de coopération intercommunale.

Armelle Huruguen

Armelle Huruguen

« Madame la Présidente,
Chers collègues,

J’ai fait un rêve, après le 13 novembre, les 6 et 13 décembre, que nos propos évoluent au sein de cette assemblée. Force est de constater que ce n’est pas le cas. Pour commencer je voudrais vous annoncer un scoop. Le meuble rond en bois au milieu de cette salle n’est pas une planète. Et tout comme, madame la Présidente, vous n’êtes pas la Princesse Leïa, notre collègue Maël DE CALAN n’est pas le côté obscur de la Force à la conquête de la galaxie !

Parce qu’à force d’enfermer le débat politique dans des postures, on en voit là le résultat. Il y a les postures et il y a les réalités du quotidien.

Au-delà des petites phrases, celle prononcée par Didier GUILLON le 22 octobre dernier dans cette même salle ne devrait pas rester dans les annales: « de l’art de faire beaucoup de mousse avec peu de savon ». Sauf qu’à bien y réfléchir, je n’ai toujours pas compris qui tenait le savon et qui s’étalait dans la mousse.

Au-delà de ces petites phrases, dont certaines marquent plus que d’autres, la preuve, elles se retrouvent dans le journal du lendemain, oui, au-delà de ces petites phrases, ce qui nous appartient c’est de changer de logiciel, de changer, vraiment, vite.

On ne gagne rien à opposer le social à l’économie ou encore l’économie à l’environnement. Rien. La situation est suffisamment grave pour mobiliser toutes nos énergies sur les sujets essentiels.

Vous l’avez dit, madame la Présidente, nos concitoyens expriment au travers des élections successives leurs inquiétudes pour le présent et pour l’avenir. Ils expriment aussi une faible confiance dans l’action publique et dans leurs élus. Nous devons les convaincre par notre comportement, par notre action, que nous, leurs élu-es, nous agissons évidemment dans l’intérêt général.

Face à l’affrontement de catégories de personnes, les élus locaux et l’ensemble des agents territoriaux ont une mission : rassurer, expliquer, mais aussi prévenir. C’est bien dans les communes au quotidien que se construisent le vivre-ensemble, la tolérance et le respect. Plus que jamais, nous devons faire du renforcement de la cohésion sociale la première de nos priorités pour que chacun trouve sa juste place qu’elles que puissent être les différences entre les habitants.

Pour en revenir à notre séance plénière et à tout ce que nous avons entendu, vous ne pouvez pas l’oublier, vous ne pouvez pas faire comme si ça n’existait pas. En 1998, en 2001, en 2004, en 2008, en 2011 et  en 2015, les Finistériennes et les Finistériens ont accordé leur confiance à notre majorité. Six fois, six fois en 17 ans. C’est sûrement que le chemin pris par ce département n’est pas le plus mauvais. C’est le Finistère qui prend son destin en main avec ses faiblesses –connues- et la force de ses acteurs économiques, associatifs et politiques qui a été pris en compte. Pourtant, les conditions socio-économiques étaient très différentes à ces rendez-vous successifs.

C’est aussi la troisième fois que les Bretons font confiance à la gauche depuis 2004 et dans les conditions que connaît aujourd’hui ce pays. C’est aussi quelque chose qui doit vous interpeller.

Coopérer entre tous les niveaux de collectivité est désormais une obligation. Tout comme faire comprendre en Bretagne que sa péninsule a besoin d’une attention particulière et de moyens dédiés.

Il y a le temps de l’élection et le temps du mandat nous rappeliez-vous Monsieur DE CALAN au mois d’octobre, alors chiche ! Il faut franchir la barre des 50% pour être élu-e., mais quand on est élu-e, on l’est pour 100% de la population.

Le groupe de L’Alliance a formulé une proposition à la dernière séance plénière sur le fait d’examiner dans toutes les commissions ce qui peut faire levier dans nos programmes sur la prise en compte de la question agricole. Je pense que c’est une bonne proposition. Mettons la en œuvre. D’autres aussi, comme celle de la motion que vous proposez sur le CMB pour notre séance plénière de demain que nous adopterions à l’unanimité. Le projet que nous présenterons aux Finistériennes et aux Finistériens dans quelques mois devra en être l’expression. Mais surtout, surtout, sortons de nos postures stériles qui épuisent le débat public et démocratique. Nous devons tracer la route de l’avenir et ne pas vouloir retenir le passé.

Si l’histoire sert à quelque chose c’est à nous apprendre comment changer son cours. Non qu’il soit possible, malheureusement, de revenir en arrière, mais nous avons encore la possibilité, en regardant vers l’avenir, de reconnaître les voies toutes tracées et de prendre la décision ferme et nette d’en suivre d’autres vers le futur que l’on souhaite faire advenir. Nous devons porter haut le Pacte républicain, renforcer notre cohésion nationale, tracer une nouvelle route commune. C’est ensemble que nous sommes forts, c’est solidaires que nous faisons République.  

Ah, au fait, puisque l’heure des vœux arrive, j’en formule un, Madame la Présidente, à l’attention de Monsieur DE CALAN, mais d’autres aussi sans doute : je leur souhaite de tout cœur de rencontrer Maître Yoda.

Merci. »

 

Seul le prononcé fait foi.