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Séance plénière du 17 décembre : discours de Kévin Faure, co-Président du Groupe Finistère & Solidaire

Madame la présidente, chers collègues,
Ils sont près de 70 à se dresser et à mailler ainsi l’ensemble du littoral du 1er Département maritime de
France : ce sont les phares finistériens.
Pour les hommes et femmes de mer, qui naviguent à proximité des côtes de notre Département, ces édifices
constitutifs de notre patrimoine servent bien souvent de repères dans la navigation maritime. Cependant,
quand la tempête gronde ils passent du simple statut d’édifice patrimonial mais rassurant par sa présence,
à un élément indispensable voire vital pour s’orienter et retrouver son chemin vers le port.
Nos phares sont donc autant de marques qui, au quotidien font parties du panorama et qu’on doit conserver
en bon état. Ils sont primordiaux dans le soutien auprès de celles et ceux qui, à un moment donné de leur
vie, ont besoin de cette aide à la navigation.
Pourquoi évoquer dans mon propos ces édifices maritimes ? Non pas pour souligner les travaux entamés sur
le port de Brest pour le futur Centre National des Phares, mais parce que je crois que le Conseil
Départemental est à l’instar de ces édifices maritimes un phare dans la vie des Finistériennes et des
Finistériens.
En effet, les compétences du Département majoritairement tournées vers les politiques de solidarités sont
universelles et s’adressent de manière plus ou moins fréquentes à celles et ceux qui en ont besoin dans leur
vie.
Toute la population finistérienne n’a pas recours aux aides individuelles de solidarité et quand celles-ci sont
nécessaires elles ne sont pas systématiquement toutes sollicitées durant l’ensemble des étapes de la vie. Les
compétences de solidarité du Département sont donc comme nos phares : présentes au quotidien pour être utiles à celles et ceux qui en ont besoin. Pour les autres, leur présence est rassurante car nous savons tous qu’en cas de coup dur, qu’en cas de détresse, qu’en cas d’accident de la vie comme autant de tempêtes : le Département est présent.
Maintenir une qualité des services publics notamment dans le domaine des solidarités, passe naturellement
par des besoins de financement pérennes des Conseils Départementaux afin qu’ils aient les moyens des
compétences qui leur sont confiées. Des solutions structurelles doivent être trouvées nationalement pour
permettre à nos collectivités de pouvoir œuvrer efficacement partout où cela est utile.
Des propositions, nous en faisons ! Madame la Présidente, avec vos homologues de conseils
départementaux vous l’avez à plusieurs reprises proposé : expérimentons le revenu de base ! Des députés
socialistes ont également déposé une proposition de loi visant à créer une aide individuelle à l’émancipation
pour les jeunes de notre pays. Ces propositions ne nécessitent pas une modification constitutionnelle mais
simplement un fonctionnement normal de la démocratie parlementaire additionnée à l’écoute des
territoires. De plus, pour ce faire, il n’est pas forcément nécessaire d’effectuer un référendum qui, dans la
période, semble être devenu un outil d’approbation d’une réforme qu’on sait consensuelle au profit d’un
gage politicien cherchant à valoriser artificiellement l’action du Président de la République.
“Quoi qu’il en coûte” a-t-on bien entendu dans la bouche du Président de la République ? Dont acte. Chaque
année, ce sont près de 13 milliards d’euros que l’Etat ne compense pas aux Conseils Départementaux, cela
représente 120 millions d’euros pour le Département du Finistère que l’Etat nous doit chaque année.
Devons-nous éditer une facture annuelle avec le logo du Département du Finistère d’un montant de 120M
d’euros ? Devons-nous l’adresser à l’Elysée, à Bercy, aux parlementaires finistériens pour qu’enfin nous
soyons entendus ?
Certes nous sommes à la pointe géographique du territoire mais notre voix, et la lueur de notre phare,
peuvent et doivent porter jusqu’à Paris. Les échanges entre la capitale et les territoires doivent reposer sur

un dialogue équilibré et bilatéral, respectueux de l’ensemble des acteurs et équitable entre territoires. Des
récentes décisions dans le cadre du plan de relance sont inquiétantes quant à la répartition des crédits et
risquent hélas d’accentuer des déséquilibres territoriaux, y compris au sein même de notre Région.
Si l’Etat et son gouvernement veulent être au rendez-vous de l’attente des français dans la gestion de la crise
sanitaire, ils doivent aussi être au rendez-vous des attentes des collectivités locales qui œuvrent pour le
compte de l’Etat sur leur propre budget.
se termine dans quelques jours et bien rares sont ceux qui auraient imaginé il y a 1 an l’impact d’une
tempête nommée Covid-19 qui allait s’abattre sur nous tous. Alors que la fin de cette tempête tarde à
poindre dans nos quotidiens, le phare finistérien qu’est le Conseil Départemental éclaire encore et toujours
sur tout le territoire comme un filet de sécurité “sociale”.
La récente publication du baromètre de l’opinion réalisé auprès des finistériens l’a démontrée : dans le climat
très tendu d’une année inédite, les finistériens voient négativement l’évolution de la France et de
l’Europe quant à l’inverse ils constatent positivement l’évolution de leur situation et de celle du
Département. Cet élan d’optimisme n’est pas du seul fait du Conseil Départemental - soyons humbles et
modestes – mais il s’agit bien là d’un beau témoignage d’une qualité de vie finistérienne et d’un optimisme
qui résultent sans doute un peu des politiques publiques que nous pouvons porter.
Les finistériens peuvent être fiers car ils sont solidaires. En effet, ils sont consommateurs et par leurs achats,
ils témoignent aussi d’une solidarité envers les producteurs locaux. Quand la situation économique de
nombreuses structures finistériennes est difficile, 82% des finistériens déclarent - dans le baromètre de
l’opinion - consommer beaucoup de produits locaux et près d’un sur deux d’entre eux ont intensifié cette
consommation durant le confinement.
C’est cette note d’optimisme venant des finistériens eux-mêmes que je souhaite faire résonner dans mon
propos. Ils ont raison ! Et avec eux, les élus “Finistère et Solidaires” sont unanimes : le Département du
Finistère est un Département où il fait bon vivre. Les tempêtes, en Finistère nous en avons l’habitude et nous
nous en relevons à chaque fois. Au gré de ces dernières et depuis 2015, notre majorité construit jour après
jour, année après année, des politiques départementales qui sont utiles avec les moyens qui sont les nôtres.
Cela constitue notre fierté. Cette fierté d’hommes et de femmes de gauche pour qui solidarité rime avec
humanité. Notre groupe l’a témoigné en votant très favorablement la proposition de soutenir l’association
SOS Méditerranée lors de notre dernière commission permanente. Aussi, par ce soutien et à l’image de ces
nombreux finistériens pour qui la solidarité maritime a un sens, nous témoignons d’un humanisme qui ne
s’arrête pas aux seules limites administratives de notre Département. En regardant vers la Méditerranée
tout comme en regardant tout autour de nous, nous ne détournons pas la tête. Face à la détresse humaine
de celles et ceux qui empruntent des voies maritimes trop souvent funestes, fermer nos yeux serait aussi
contribuer à fermer définitivement les leurs.
Les finistériens sont solidement attachés à cette solidarité maritime. L’actualité nous l’a rappelé récemment
durant le Vendée Globe avec l’acte profondément solidaire du grand finistérien Jean Le Cam envers son
camarade d’aventure. Face à la détresse de Kévin Escoffier ayant basculé d’un bateau chahuté par les vagues
à un frêle canot pneumatique de sauvetage en pleines mers du Sud, je suis sûr que Jean Le Cam n’a pas
hésité un seul instant pour porter secours à son camarade.
Face à la détresse, aucune hésitation n’est permise, aucun fléchissement de l’action publique n’est
entendable. La solidarité qui anime le cœur de notre action est une valeur fondamentale pour tous les gens
de mer qui, je le crois, se retrouveront dans notre soutien à cette association.
En entretenant une vive lueur en haut du phare, nous œuvrons, des paroles aux actes, en faisant honneur
au slogan de la collectivité finistérienne : “Fiers d’être solidaires »