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Discours d’Armelle Huruguen, Présidente du Groupe Finistère & Solidaires / Séance plénière du 19 décembre

Madame la Présidente, chers collègues,

Je tiens à vous remercier pour vos propos tout à la fois lucides et très engageants. Effectivement, nous n’avons pas d’autre choix que d’agir en portant les valeurs et les principes républicains qui sont les nôtres, ceux qui fondent notre vie ensemble.

Il est des réformes, celle des retraites en fait partie où les mêmes causes produisent les mêmes effets. Cette réforme n’est pas la première et sûrement pas la dernière. Nous enfermer dans le registre des seuls régimes spécifiques, c’est parler de l’arbre qui cache la forêt. On parle ici de justice sociale. Comment, lorsque l’activité professionnelle s’arrête, on continue à avoir de quoi vivre parce que l’on a travaillé pour ça? Résumer les choses comme cela est évidemment très réducteur. Que l’on parle d’âge pivot ou d’âge d’équilibre, ce ne sont pas que des mots. L’essentiel est comment on construit un système juste pour reconnaître notamment la pénibilité de métiers exercés par des femmes et par des hommes qui sont aussi celles et ceux qui perçoivent de faibles rémunérations durant leur vie active.

Pas d’études, des métiers difficiles, de bas salaires. On doit d’ailleurs se poser la question de savoir pourquoi les gens qui exercent ces métiers difficiles sont ceux qui sont les moins rémunérés. Pourtant nous avons besoin que ces métiers attirent des plus jeunes. Si on prend la seule question des aides à la personne, on pourra toujours affirmer que le maintien à domicile des plus anciens d’entre nous est essentiel, on pourra toujours apporter des améliorations aux logements, s’il n’y a pas de femmes et d’hommes pour accompagner le vieillissement, on n’y arrivera pas.

Pourquoi me direz-vous, faites-vous ce lien entre retraites, métiers difficiles et les propos de la Présidente, tout simplement parce que les transitions que nous allons connaître, qui sont par ailleurs génératrices d’emplois nouveaux, se feront au détriment de celles et ceux qui ont peu de moyens pour vivre. Un développement durable et soutenable, où  satisfaire ses propres besoins est aussi important que satisfaire les besoins de l’autre, exige un système social capable de trouver des solutions aux tensions nées d’un développement déséquilibré. La dimension sociale du développement durable est systématiquement prise en tenaille et ne fait pas l’objet de débats enflammés entre environnementalistes et économistes. Ce sont bien les systèmes redistributifs qui sont interrogés et donc de fait les solidarités entre les générations.

Nous avons besoin de retrouver confiance dans un modèle de société qui prenne en compte tous les âges de la vie.

On n’en prend pas le chemin !